vendredi 9 novembre 2007

Récit trip en Alaska

Jour1:
Départ de Lethbridge avec Arnaud, un français de l’ENSAR qui bosse avec nous et qui habite tout près de chez nous. Il nous apporte à Fort Macleod, à environ 60 km de Lethbridge. Merci Arnaud car c’est vraiment pas évident de sortir de Lethbrige en Stop, surtout quand tu veux aller vers Calgary (Que des autoroutes !!). Nous voilà donc partis pour essayer d’avoir un lift vers Calgary, à environ 200 km de là. C’est un peu l’inconnu car on ne sait pas du tout si les Canadiens prennent les auto-stoppeurs, surtout que l’on est deux gars ! Le pessimisme s’efface vite car après environ 1h00 d’attente une voiture s’arrête. C’est un rancher qui va une soixantaine de kilomètres plus loin à High River juste au sud de Calgary. On a pu parler un peu de son ranch et ce n’est vraiment pas la même dimension qu’en France. Il possède environ un millier de tête. Il a aussi un magazine de pub pour présenter les meilleures bêtes qui peuvent servir à la reproduction.
Le seul problème c’est qu’il nous laisse presque en plein milieu de l’autoroute où il est impossible de faire du stop. On doit donc la traverser et essayer de rejoindre une autre route, moins grande, à environ 2 kilomètres de là. Pour cela on doit passer sur un pont ferroviaire mais quand on arrive il y a 2 ou 3 personnes attendant devant ce pont avec leur appareil photo. Un gars a un chasuble fluo comme s’il faisait parti de la compagnie. On demande qu’est ce qu’ils attendent : un vieux train qu’il font rouler 1 fois par an. On attend donc que ce train passe pour traverser le pont et rejoindre l’autre route.
Aprés 20 minutes d’attente, on a un lift jusqu'à Calgary avec deux Afghans qui rentrent du travail. Très sympa, le conducteur nous apporte jusqu'à la route qui part vers Banff. Heureusement car c’est à l’autre bout de la ville et Calgary est très vaste !!!
Aprés 1h30 d’attente, deux musiciens professionnels nous amènent jusqu'à Banff ou ils doivent passer une audition pour un festival. Banff est un parc national mais c’est très diffèrent de la France. Il est traversé par une autoroute et les deux ou trois villes du parc sont en pleines expansion (construction d’hôtel, de résidence, …).
Aprés une 1H30 d’attente, un school bus s’arrête et nous voilà parti pour Lake louise. En fait, c’est un jeu Québécois qui circule avec ce bus qu’on lui a prêté. Il nous laisse à quelques kilomètres de Lake louise, sur la route pour Jasper.
On attend désespérément une heure mais personne ne s’arrête donc on part trouver un endroit pour mettre la tente. On rentre dans un dépôt de sable et de sel juste à coté de là ou l’on faisait du stop. Cet endroit sert aussi de dépotoir et on trouve une petite cabane remplie de vieilles toilettes. Ca sera mieux que la tente qu’au moins l’on ne mouillera pas (condensation). Apres avoir fait un peu de place, nous voila installé pour une bonne nuit. Seule une souris est venue troubler notre sommeil en s’en prenant au paquet de pâtes dans lequel elle a fait un beau trou.

Jour 2 :

Il fait froid (-3) et après quelques minutes d’inactivité a faire du stop, on commence à avoir froid aux pieds et aux mains. Heureusement peu de voitures passent et on peut faire les cent pas en les attendant. Aprés 3H00 d’attente la chance nous sourit enfin. Un couple de touristes anglais s’arrête, ils vont jusqu'à Jasper en faisant plusieurs arrêts sur le chemin. On ne pouvait pas trouver mieux car la route entre Lake Louise et Jasper est vraiment magnifique. Elle est appelée « la promenade des glaciers » car plusieurs d’entre eux sont visibles depuis la route. La route suit d’énormes vallées glacières assez plates mais avec quand même quelques cols assez hauts. Le point culminant de cette balade est quand même à plus de 2000m d’altitude. Aprés quelques heures de tourisme (et un bon café offert par les anglais), on revient à la réalité du stop à Jasper mais on n’arrive pas à trouver de lift avant la nuit.
On part donc chercher un camping ou passer la nuit. Sur le trajet deux jeunes s’arrêtent pour nous avancer un peu. Ils nous indiquent le camping d’été qui est actuellement fermé donc gratuit. Arrivé au camping, on a la bonne surprise de trouver des endroits ou faire du feu et du bois déjà coupé. Pour la nuit on trouve aussi un abri assez grand pour monter la tente à l’intérieur. Il a été bien nécessaire car il pleuvra toute la nuit.

Jour 3 :

Au petit matin, on quitte notre camping pour retourner sur la route en direction de Prince George. Par contre la route que l’on prend pour y revenir ne nous rappelle pas celle prise la veille avec les deux jeunes. Un peu plus loin, un guide du parc s’arrête pour nous avancer et en effet, on n’est pas sur la bonne route, on se dirige vers un hôtel un peu plus haut dans la montagne et non vers Jasper. Heureusement, le guide vient juste chercher une cliente et redescend sur Jasper. On évite un plan « loose » qui aurait pu nous coûter beaucoup de temps.
Nous revoilà donc enfin à Jasper en train d’essayer de prendre un lift pour Prince George. Après une heure d’attente, une fille s’arrête, elle rentre à Prince George. Elle est actuellement étudiante a Prince George et nous a certainement pris pour discuter et ne pas avoir trop sommeil après une soirée bien arrosée avec ces copains. Plus on s’approche de Prince George et plus la pluie et forte.
Apres 300 km, nous voilà à Prince George. C’est une ville assez glauque, surtout par ce temps. Une grosse usine de papier trône a l’entrée de la ville et le centre est composé de buildings assez grisâtres.
On recommence à faire du stop en direction de l’Ouest. Apres assez peu d’attente, un indien s’arrête et nous prend pendant environ 60km. Il va travailler, dans les énormes scieries du coin.
La pluie ne cesse pas et nous revoilà poser au milieu de nulle part. Il est assez tard et on commence à regarder au il serait possible de dormir. Heureusement, un professeur de lycée s’arrête et nous emmène a Endako, 60 km plus loin. Il nous pose devant le pub routier d’Endako, le seul commerce du village avec le taxidermiste. Il fait presque nuit donc on rentre se mettre au chaud dans le Bar et faire sécher les affaires. Vu la pluie/neige qui tombe dehors, on a la flemme de ressortir pour se faire à manger donc on commande un gros hamburger avec une bonne bière. On fait la connaissance du seul autre client du bar, un conducteur de bateau sur le lac voisin. On discute aussi un peu avec la patronne qui voit bien qu’on est complètement à l’arrache ce soir. Après avoir séché les affaires, nous revoilà dehors pour poser la tente. Il neige dehors et tout est mouillé. Le patron du bar nous a dit que l’on pouvait poser la tente dans le terrain vague derrière le bar. On commence à tout déplier. La nuit ne va pas être facile car tout est mouillé et il ne cesse pas de tomber une neige grasse. C’est alors que le patron du bar revient nous voir et nous propose de nous prêter une sorte de petite véranda à l’extérieur du bar. Il y a un poêle pour tout chauffer, le luxe ! C’est alors qu’un jeune débarque d’on ne c’est où. On commence à discuter mais il nous propose vite de l’herbe. Quand on lui dit non, il nous demande si on aime la bière. Apres avoir répondu que oui, il repart et revient avec deux bières. Il nous les donne et repart car il doit aller bosser. On ne sait pas trop d’où il est sorti, surtout qu’il ne bosse pas au bar car il est reparti en voiture avec une fille, mais on a gagné deux bières. Comme il est encore tôt, avant d’aller ce coucher, on rerentre dans le bar faire quelques parties de billard.

Jour 4 :

Apres une petite attente à Endako, nous voilà repartis vers l’Ouest avec la femme du professeur qui nous a pris la veille. Elle nous a pris car son mari lui avait parlé de nous. Elle nous avance d’une soixantaine de kilomètres jusqu'à Burns Lake.
Apres deux heures d’attentes, un gars nous prend et nous emmène jusqu'à Smither. C’est une ville assez grande pour le coin. Il y a pas mal de mines qui s’ouvrent donc beaucoup de jeunes viennent ici car il est facile de trouver un travail. Ces boulots sont assez durs mais très bien payés. L’Ouest du Canada est en pleine expansion à cause du pétrole, et ce secteur avec celui de la construction sont en manque de main d’œuvre. Il est très facile de gagner beaucoup d’argent. Par exemple, un conducteur de gros trucs gagne environ 30$ (env. 23 euros) de l’heure.
Après avoir traversé la ville et une petite attente, une indienne s’arrête. Elle ne va pas très loin mais c’est toujours ça. En chemin, elle nous propose d’aller à une maison en forme de chaussure qui est selon elle très originale. On accepte et nous voilà parti pour une dizaine de kilomètres dans la montagne jusqu’à un hameau où en effet il y a une maison en forme de chaussure. Ce n’est pas super mais bon, on aura fait un petit tour dans la montagne. Puis en repartant, elle nous dit qu’elle a rêvé de nous et du lift la nuit dernière. C’est pourquoi elle nous a pris !! Assez marrants !! Ensuite dans le village où elle doit nous laisser, elle propose de nous montrer un rapide où il y a beaucoup de saumons habituellement. Puis pour finir, on est allé goûter du saumon fumé à la manière traditionnelle des indiens. C’était assez sympa de voir tout ça. Ici les indiens ont assez d’avantages concernant la chasse et la pêche. Ils ont des réserves qui leurs sont propres avec des quotas plus importants.
Nous revoilà au milieu sur la route mais cette fois-ci, on n’a même pas le temps de faire une pose toilette qu’une voiture s’arrête. C’est une vieille « Bushwoman » qui est maintenant en ville. Elle a vécu plusieurs années dans une cabane au fin fond de la forêt. Elle a même un collier de griffe de grizzly qu’elle a du tuer car il la chargé. Son fourgon et aussi assez marrant : il fait un bruit d’enfer et Fred est assis sur un banc en plastique derrière. Elle doit aller voir quelqu’un qui habite à quelques kilomètres de la route. Elle nous laisse donc au milieu de nulle part mais nous promet de nous prendre si on est toujours là quand elle repassera.
Ce ne sera pas la peine puisqu’un jeune indien s’arrête et nous emmène jusqu’au prochain village à quelques kilomètres de là : New Hazelton. Malgré être arrivé vers 15H00, personne ne nous prendra avant la nuit. On pose donc la tente sons un abris pour pique nique en plein village. La nuit se passe plutôt bien jusqu'à 4H00 quand le vent se lève. Comme il a été impossible de planter des sardines, la tente n’est vraiment pas stable et Fred est obligé de sortir attacher la tente tant bien que mal avec des ficelles.

Jour 5 :

Alors que la veille on a attendu 3H30 sans être pris, ce matin à peine 10 minutes aurons suffis pour qu’une femme s’arrête. Elle nous emmène jusqu'à Kitwanga à 40 Km de là. Ce village se trouve au croisement entre la route qui part vers le nord (vers L’Alaska) et notre route qui continue vers l’Ouest.
On prend donc la direction du nord. On marche un peu sur la route pour trouver un bon endroit où faire du stop. C’est alors qu’une voiture s’arrête. Ce sont deux femmes qui ne vont pas très loin. On monte quand même car elles vont vers la sortie du village où on sera sur d’avoir toutes les voitures partant vers le nord. Quand on leur dit que l’on veut aller vers l’Alaska, la conductrice nous conseille vivement de ne pas y aller à cause des ours. Elle nous propose de rencontrer son mari pour voir ce qu’il en pense. Le mari est beaucoup moins affolé que sa femme. Il nous dit que c’est tout à fait possible mais il faut bien faire attention de ne pas se faire déposer au milieu de nulle part car on pourrait avoir des problèmes avec les ours. Tout cela nous laisse pas beaucoup de solutions car entre Kitwanga et Stewart (200 km environ), il n’y qu’un camp de bûcherons et une station service mais fermée à ce moment de l’année. Apres cette discussion, on décide aussi de ne pas aller plus haut que Stewart. D’une part, on aura beaucoup de mal à y aller car très peu de personnes empruntent cette route et la plupart ne vont pas plus haut que Stewart. D’autre part, il va sûrement faire très froid et il sera très dur de faire du Stop. En fait, on croyait que le froid aller être un problème durant les nuits mais il s’avère que c’est en faisant du stop qu’il est le plus dur à supporter. A 1 ou 2 degré, si l’attente dépasse 30 minutes, on commence déjà à avoir très froid aux pieds et aux mains donc à -10, ça pourrait devenir très dur. On décide donc d’aller à Stewart puis de redescendre vers le Sud et ensuite continuer vers l’Ouest la route que l’on a suivi jusqu'à Kitwanga. On arriverait donc à Prince Rupert où il y a des Ferry qui partent en direction de Vancouver Island. Ensuite on traverserait cette île puis on repasserait sur le continent pour rejoindre Vancouver. On rentrerait alors à Lethbridge en longeant la Frontière USA/Canada.
Nous revoilà donc à faire du Stop pour rejoindre Stewart. Vu le nombre de voitures passant sur cette route, on s’attend à une longue attente. Après deux heures d’attentes et une voiture toutes les 10 minutes, notre pessimisme grandi mais c’est alors qu’une voiture s’arrête. L’homme qui la conduit rentre à Stewart, il est mineur (mine de diamant) dans le grand nord. Il y travaille 3 semaines (12H00 par jours) puis à 3 semaines de repos pendant lesquelles il rentre chez lui à Stewart. Il met deux jours pour faire le trajet entre Stewart et la mine : Stewart - Terrace en voiture (250 km) ou il prend l’avion pour Vancouver, Vancouver - Edmonton en Avion, Edmonton – YellowKnife toujours en avion puis YellowKnife – La mine en avion bien sur. Il a l’air de faire très froid là haut puisque quand il est parti de la mine deux jours plus tôt, il faisait déjà –33°C.
En quittant la route allant vers l’Ouest, on rentre dans une autre dimension. Les paysages sont vraiment grandioses. Ca fait bizarre de ce dire que de chaque cote de la route, il y a 200 km ou il n’y a personnes, juste de la forêt et des montagnes. Sur le trajet, on croise très peu de voitures et seulement un camp de bûcherons. Notre conducteur nous dit qu’il y a beaucoup d’animaux par là, plus ou moins gentils : Grizzly, Castors, cerf, loups, élans, … Après 150 km on prend vers l’Ouest à nouveau pour les derniers 60 km qui nous séparent de Stewart. On passe dans des gorges et des vallées assez encaissées. Il y a régulièrement des glissements de terrains qui coupent cette route. Pendant l’hiver, ce sont les avalanches. L’hiver dernier, une grosse avalanche a coupé la route. Il fallu 2 ou 3 jours la rouvrir. On voit encore les arbres couchés par l’avalanche. Elle a remonté un peu l’autre versant de la vallée. Il reste même des accumulations de neige de ces avalanches. Il faut dire qu’ils ont les bonnes conditions pour avoir beaucoup de neige : il fait froid et la proximité avec l’océan apporte des précipitations. C’est l’endroit ou il y a le plus de neige au Canada : 15 m de neige en cumulé l’année dernière, premier étage des maisons bouché, …
On arrive sous la pluie à Stewart en début d’après-midi. On va d’abord au camping (fermé bien sur !!) pour trouver un endroit ou dormir et où poser les affaires. On trouve des abris pour pique-nique mais ils sont remplis de table qui sont stockés là pour l’hiver. Ce n’est pas grave, on se glissera dessous pour dormir. Ca à l’air d’être bien à l’abri et ça servira d’abri anti-ours surtout qu’en arrivant dans le camping, un petit ours noir était déjà là. Il c’est enfuis en nous voyant.
Les affaires posées, on a enfin un peu de temps pour faire du tourisme. On va faire un tour dans la ville et sur l’estuaire. Stewart est à la fin d’une vallée d’où une rivière va se jeter dans la mer.
En fin d’après-midi, on rentre au camping prendre une douche et faire un peu de lessive dans le ruisseau qui le traverse. L’eau et pas très chaude mais on fait avec. Ensuite on prépare le repas. Par contre, on se fait repérer par les voisins du camping. On a même droit à un tir de fusée de feu d’artifice par la fenêtre d’une maison. C’est vrai que c’est assez louche, deux gars avec des lampes frontales dans un camping fermé fin octobre, en plus cachés dans un amas de table de pique nique. Mais bon, on part au lit assez tôt après avoir réussi à se glisser tant bien que mal sous les tables.

Jour 6 :

Le but de la journée est d’allé faire un tour à Hyder en Alaska et d’essayer de voir le Salmon Glacier qui se trouve à une 20aine de kilomètres d’Hyder. Hyder se trouve à environ 2 km de Stewart. On décide donc d’y aller à pied. La route longe l’estuaire, entre les falaises et la mer. La veille il y a eu un glissement de terrain et quelques arbres se sont retrouvés sur la route. Au passage, ils ont coupé la ligne électrique qui alimente Hyder. Juste avant la frontière, on longe le port de Stewart à partir duquel sont exporté les minerais. On passe la frontière sans contrôle. C’est assez drôle quant on voit les contrôles qu’ils font dans les aéroports américains. Mais bon, c’est assez sur car la seule manière de quitter Hyder pour aller dans une autre ville d’Alaska est de repasser par le Canada, de prendre un bateau (un hydravion) ou de traverser 200km de montagnes à pied.
Hyder, comme Stewart est un peu une ville fantôme, certaines maisons sont fermées. Il y a pas mal de magasins de souvenir pour les touristes qui viennent voir les grizzlys l’été mais tout est fermé. Seule une sorte d’épicerie et la poste sont ouvertes.
On continue en direction du glacier. On décide de continuer un petit peu sur cette route en essayant de faire du stop si une voiture passe. On a peu de chance d’en voir une car c’est un cul de sac qui va au glacier et a des mines fermées. La route longe une rivière avec un énorme lit (Salmon river qui descend du glacier), il doit y avoir un sacré débit lors de la fonte des neiges. On voit aussi des empreintes d’ours dans la neige. Après 2 ou 3 km, on décide faire demi tour, on a toujours pas vu de voitures sur cette route. On s’arrête à l’entrée d’Hyder pour manger et faire du stop si une voiture passe. Après un quart d’heure, une voiture arrive et s’arrête. C’est une famille (le père, la mère et leur fils) et comme ils n’ont rien à faire à cause de la coupure d’électricité, ils vont chercher de l’eau dans les petits ruisseaux qui alimente la rivière. Le père nous demande pourquoi on fait du stop parce qu’il n’y a personne qui passe ici. On explique que l’on veut voir le glacier. Il rit car ce n’est plus du tout la saison et qu’il y a pleins d’ours sur la route. On continue un peu la discussion sur les ours puis il nous propose de monter avec eux pour aller faire un tour sur cette route. Peut être pourra-t-on voir un grizzly. Pendant le trajet il nous montre où les ours viennent pêcher les saumons quand ceux-ci remontent la rivière. Il nous dit qu’il ne faut pas se balader sur cette route sans pepper spraid ou sans armes. On arrive à un endroit aménagé d’où les touristes peuvent voir les ours pêcher. C’est un ponton qui surplombe un petit ruisseau. Apparemment, pas mal de touristes (surtout des européens) viennent ici l’été pour voir les ours et le glacier. Malheureusement, il n’y a pas d’ours en ce moment et on se contente juste de voir quelques traces.
Par contre, le père nous propose de continuer sur la route pour voir le glacier. Bien sur, on accepte et nous voilà parti dans la montagne. On repasse ensuite au Canada puis on commence à voir le glacier. Il y a pas mal de brouillard ce qui nous empêche de voir le glacier en entier. C’est un des plus long au monde : 80 km. Sur la route, on passe à coté d’anciennes mines d’or aujourd’hui fermées. Seules quelques personnes y travaillent pour la décontamination. Au bout d’un moment, la route devient impraticable donc on fait demi tour.
Sur le trajet du retour, le père nous apprend qu’il y a eu quelques attaques d’ours à Hyder. Il semble très fréquent d’en voir au milieu du village. Il y a 5 ou 6 ans, un homme est mort à Hyder. Il était cuisinier dans un motel et un soir il s’est disputé avec sa femme qui l‘a mis dehors. Il est allé boire quelques bières puis a dormi dehors sous un abri. Sentant la cuisine, il du attiré un ours qui l’a tué. Il s ont retrouvé qu’un bras le lendemain matin. Cette petite histoire nous a un peu refroidi. C’est pour cela que personne ne dort sous tente ici. Pourquoi il y a-t-il un camping à Stewart alors ? En fait, c’est un camping pour caravane et camping car seulement !
Arrivée à Hyder, ils nous proposent de venir chez eux pour nous montrer leur atelier car ils sont taxidermistes. On a droit à la visite complète : Loups, raton laveur, … Puis le père nous montre toutes ses armes, au moins 5 ou 6 : pistolets, carabines, … On est vraiment aux USA !! Ensuite, ils nous demandent où l’on dort. On leur explique notre situation et ils nous proposent de nous aider à trouver un motel à Hyder pour la nuit. Le motel où le gars tué par l’ours était cuisinier a une chambre à 42 $. On accepte, bien content de passer la nuit dedans après avoir entendu toutes ces histoires d’ours.



Jour 7 :

Maintenant que l’on a réussi à arriver à Stewart, à voir les glaciers, … il nous faut repartir d’ici pour rejoindre Prince Ruppert d’où l’on veut prendre un ferry. On est assez pessimistes vu le nombre de personnes qui habite ici. Sortir de Stewart pour aller à Kitwanga (d’où l’on vient) reste exceptionnel : courses mensuelles, docteur, retourner travailler dans une mine du grand nord, … On se lève donc tôt pour être sur la route rapidement. Etant à Hyder, il nous faut bien une heure de marche pour retourner à Stewart et se placer à la sortie de la ville. Comme on le prévoyait, très peu de voitures passent. On espère quant même être pris dans la journée.
Au bout d’une bonne heure d’attente un gars s’arrête. Il va à Terrace, c’est parfait, c’est à 130 km environ de Prince Rupert. Comme toujours, c’est là où l’on croit attendre longtemps que l’on est pris « rapidement ». Il n’y a vraiment pas de règles.
Ce gars est géologue et travaille à Stewart ou il prospecte pour ouvrir de nouvelles mines d’or. Il nous dit que les affaires marchent bien et qu’ils prévoient d’ouvrir quelques mines dans les prochaines années. Il va à Terrace où il doit prendre un avion pour retourner chez lui à Calgary. Pendant le trajet, on parle aussi de Hyder. Il nous dit que c’est vraiment le Farwest, tout les gars on des « guns » (on a vérifié) et il y a déjà eu quelques fusillades dans le bars de l’hôtel où on vient de passer la nuit. Le patron a l’air d’avoir la gâchette facile quand on l’embête. Il nous dit aussi que Hyder est un repère de criminels car il n’y pas de poursuite en Alaska pour des personnes ayant commis certains délits hors Alaska. Rassurant tout ça !!
Apres 3H00 de route, on arrive à Terrace en début d’après-midi. Maintenant direction Prince Rupert. On ne pense pas avoir de problèmes car beaucoup de voitures passent et il n’y a pas de villes entre Terrace et Prince Rupert. En fait, on attendra 2H30 avant qu’un gars s’arrête. Il nous a pris car il va jouer au poker le soir même et que ça lui porte chance de prendre des auto-stoppeurs avant. Il est jeune et travaille dans le bâtiment. A cause du déficit de main d’œuvre, il arrive à avoir un très bon salaire.
Arrivée à Prince Rupert, il nous pose devant l’auberge de jeunesse. Il pleut beaucoup (Prince Rupert et la ville où il pleut le plus au Canada) et il fait nuit donc on décide de passer une nuit de plus au chaud dans l’auberge. Après s’être installé, on profite d’Internet pour vérifier les horaires du ferry et là c’est la grosse surprise (et déception !) : il n’y a qu’un ferry par semaine (en automne et en hiver) et un partait le matin même. Cela veut dire qu’on ne peut pas attendre le prochain si l’on veut être rentré dans une dizaine de jour. On doit donc faire demi tour en reprenant la même route jusqu'à Prince George. Adieu Fjord, Vancouver Island, Vancouver, …
On décide quand même d’aller faire un tour au port le lendemain matin au cas où il y aurait une autre solution.

Jour 8 :

Tôt le lendemain, nous voilà parti vers le port. Il n’y a pas grand monde là-bas et très peu de « gros » bateaux. Seul le bureau des gardes côtes semble ouvert. On rentre et on demande s’il y aurait une solution à notre problème. Ils nous répondent que ça va être impossible d’aller sur Vancouver Island. Par contre il y a une compagnie américaine qui passe par là pour faire la liaison Alaska - Seattle. Un peu d’espoir renaît, mais en vérifiant les horaires, ils s’aperçoivent que maintenant, les bateaux passant par là ne vont pas directement à Seattle mais remontent en Alaska puis retournent à Seattle : trop long et trop chers pour nous, dommage !!
On retourne donc à l’auberge de jeunesse pour prendre nos affaires et nous voilà reparti sur la même route qu’à l’aller mais vers l’est cette fois-ci. En marchand pour sortir de la ville, on fait du stop. Une voiture s’arrête. C’est une famille de natives : le père, la mère et le fils qui doit avoir à peu près notre âge. Malgré qu’ils aient adoptés le mode de vie occidental, ils ont gardé certaines de leur traditions et ils ont une façon de voir le monde assez différente. La mère nous demande s’il y a des natives en Europe. Le fils nous parle de Bigfoot, une sorte de yeti. Au début, on croit que c’est une histoire pour touristes, du même style que le dahu en France, mais non, ils y croient vraiment. On est un peu septiques mais lui nous soutient que ça existe et nous raconte comment son oncle l’a vu ! Une autre chose originale au Canada, les natives, en plus d’avoir des avantages sur la pêche et la chasse, ont des réductions sur l’essence. Par contre, ils ne sont pas très bien intégrés dans la société. L’alcoolisme et un grave problème pour eux. Ils ont découvert l’alcool avec les colons, ce qui est très récent. Leur corps dégrade très lentement l’alcool et ils deviennent dépendant beaucoup plus vite que les blancs.
Ils nous déposent à la sortie de Terrace. C’est seulement après 3H00 d’attente qu’une voiture s’arrête. C’est une jeune fille qui va à New-Hazelton. Elle bosse en Colombie Britannique l’été puis rentre au Québec l’hiver où elle travaille dans une station de ski.
Nous revoilà donc à New-Hazelton où l’on avait tant attendu à l’aller. Il est assez tard et la nuit va bientôt tomber. On fait un peu de stop sans trop se faire d’illusion. Au bout d’une heure on abandonne et on plante la tente pas très loin de la route, à l’abri des regards.

Jour 8 :

La nuit c’est bien passe malgré la pluie mais on s’est fait piquer la nourriture que l’on avait caché dans une poubelle à cause des ours. On se remet donc à faire du stop en se disant que ce village nous porte vraiment la poisse. Cela se confirme avec une nouvelle attente de 3H00 avant qu’une jeune fille (avec sont bébé !) nous prenne pour Smither.
A Smither, la pluie fait sont apparition mais il nous aura fallu que quelques minutes d’attente avant qu’un gros pick-up s’arrête avec à son bord un homme et femme d’une 50aine d’année. Une bonne surprise nous attend puisqu’ils vont jusqu'à Prince George soit 400 km environ. Ils vont passer quelques jours là-bas pour faire des courses.
Le pick-up est énorme, équipé d’un tas de gadgets : téléphone à reconnaissance vocale, … Par contre, la consommation de ces pick-up doit être hallucinante, surtout que le gars roule à 120-130 à l’heure et fait des bonnes accélérations. D’ailleurs au moment de doubler un camion, lors d’une de ces accélérations, le pick-up dérape un peu sur la ligne blanche. La conversation qui suit est alors magique :
La femme: "ooohhh !!!"what happen ??? »
Le gars: « Too much power Baby !!”
La femme: « Yeah!!! I know, you love the power!!”
J’ai oublié de rajouter qu’ils avaient aussi un petit chien du type “chien à la mémère” qui était posé sur un coussin entre les deux sièges, la femme lui donnait du chocolat, … Enfin bon bref, tout cela pour dire qu’ils étaient vraiment le cliché des parfaits américains comme on voit à la télé.
Finalement, on arrive en fin d’après midi à Prince George. Il pleut toujours et on décide de marcher un peu pour sortir de la ville en direction du sud et trouver un coin où dormir si jamais on n’est pas pris avant.
La nuit tombe assez vite et on n’est pas encore totalement sorti de la ville. On cherche donc un endroit pour dormir dans la zone industrielle qui est juste à coté. On trouve un sorte de container renversé sur le coté dans lequel sont stocké pleins de trucs mais il reste un peu de place pour nous. C’est vraiment pas top mais au moins on est à l’abri.

Jour 9 :

Notre nuit c’est bien passé et nous voilà repartis. Après une demi heure d’attente, un gars s’arrête. Il va assez loin mais avec pas mal d’arrêts. En fait il va sur Vancouver Island pour faire … euh … on se rappelle plus. Il nous laisse un peu avant 108 Miles (300km de Prince George) où il va faire un arrêt assez long.
Après une courte attente, un rancher nous prend jusqu’à 108 Miles. Ensuite, on doit attendre prés de trois heures avant qu’un gars s’arrête. C’est un routard d’une cinquantaine d’année qui va sur Vancouver Island pour passé l’hiver au « chaud ». Il vit dans sa camionnette qui est bien en bordel ! Fred est à genoux derrière, Benoit a les pieds dans l’huile de vidange à l’avant et un gros husky (on dirait un loup !!) nous lèche les oreilles. Ce gars est née dans le Yukon (province au nord Ouest du Canada) et a pas mal voyagé. Il a l’air de connaître l’Ouest du Canada comme sa poche. Il nous laisse à Cache Creek où il nous indique exactement le chemin pour aller au camping.
Après une petite marche, on arrive au camping et qu’elle surprise quand on voit qu’il est ouvert. On demande un emplacement pour la tente si possible sous abris. Après une petite réflexion, le patron du camping nous propose sont campeur, une sorte de caravane posé à l’arrière des pick-up. On accepte volontiers, on pourra au moins passé la nuit à l’abri et sur des bons matelas, le tout pour 5$ par personne.

Jour 10 :

Après une bonne nuit, on recommence à faire du stop pour partir vers le sud Ouest et s’enfoncer dans les rocheuses. Il fait sacrément froid et le fait de rester immobile n’arrange rien. Au bout d’une bonne heure, le patron du camping sort de chez lui pour venir nous dire qu’il va à Kamloops dans une heure. On accepte et il nous invite à venir prendre le petit déjeuné à l’intérieur.
On repart donc avec le proprio du camping pour faire les 80 km jusqu’à Kamloops. Les paysages sont complètements différents de ceux vu auparavant en Colombie Britannique. C’est beaucoup plus sec, on se croirait plus dans le sud des Etats-Unis. D’ailleurs plusieurs westerns ont été tournés dans le coin. Un autre changement est le retour du soleil que l’on avait quitté il y a bien une semaine.
Arrivée à Kamloops, on attend peu pour reprendre un lift avec un géologue néerlandais à la retraite. Il nous laisse une soixantaine de kilomètre plus loin dans un petit village.
De là un autre géologue (mais Canadien cette fois) nous emmène à Vernon. Il est fan de rugby et rentre juste de France où il a suivi la coupe du monde : assez rare au Canada !!
A Vernon, on est pris par une mère et son fils d’une vingtaine d’année. Il nous dit clairement qu’il n’aime pas les French Canadian mais que comme on est des French from France, ça va. On savait que certains Canadiens anglophones n’aimaient pas les Québécois mais c’est la première fois qu’on nous le dit franchement.
Ils nous laissent à Lumby à environ une trentaine de kilomètre de Vernon. C’est la fin d’après-midi et l’on pense déjà à la nuit qui va bientôt arriver. Mais un gars s’arrête. Il va jusqu'à Nakusp à 170 km de là.
On monte vite fait dans la voiture et Benoit se retrouve à l’arrière avec tous les sacs, complètement serré. Au début le gars ne parle pas et Fred essaie de faire la conversation. Puis à un moment il nous demande d’où l’on vient. On répond de France et là, il serre la main à Fred en lui disant qu’il est content que nous soyons des « real french ». Il s’arrête aussitôt pour mettre les sacs dans le coffre et devient beaucoup plus bavard. Encore un anti-Québécois !!!
Il travaille dans la construction de maison en bois et va à Nakusp où il travaille. Il nous propose des clopes et de la vodka. On refuse mais il nous demande si on aime les bières. On dit que oui et il nous dit qu’il y en a dans une station service un peu plus loin. Quand on y arrive, il s’arrête et va acheter un pack de bière pour nous et un truc alcoolisé pour lui. Quand on repart, il se sert une bonne part de vodka qu’il coupe avec la boisson qu’il vient d’acheter. Là on se dit que ça va être folklorique parce qu’il est pas du genre à se traîner sur la route ! On prend donc une bière !!!
Plus on avance, plus on s’enfonce dans la montagne et plus les paysages sont magnifiques, mais plus il y a de virages et de verglas. De temps en temps, la voiture part un peu dans les virages, le gars sort alors : « Fucking ice !!! » mais ne ralentit pas !! Puis on redescend dans une vallée où l’on doit prendre un ferry pour traverser un lac. Il est gratuit, comme beaucoup en Colombie-Britannique et celui là et tracter par des câbles tendus de part et d’autre du lac.
Une fois la traversé effectuée, on repart de plus belle puis on s’arrête chez sont fils où il doit déposer des sacs de sciure. On l’aide et il revient avec de la bouffe car on a pas encore mangé et qu’il commence à se faire tard. On lui dit qu’il en fait trop mais il nous répond : « It’s travelling !!».
On arrive à Nakusp où le gars va voir un de ces pots pour que l’on ne dorme pas à l’arrache dans la tente, mais il n’est pas là. Dommage !! Finalement, il nous laisse prés d’un jardin public où il y a un endroit pour mette la tente à l’abri. En tout cas, ce gars aura été le plus « crazy » de nos lifteurs.

Jour 11 :

Nous sortons du village à pied. De là un gars nous prend et nous pose deux kilomètres plus loin ou l’on est sur que toutes les voitures vont dans la bonne direction.
Apres 2H30 d’attente, un plombier allemand s’arrête. Il nous emmène à 90km de là, à Winlaw. Il est arrivé au Canada il y a déjà longtemps et a pu y rester et y travailler grâce à un mariage « blanc ». Pendant le trajet, il nous fait la visite et on s’arrête à certains points de vue sur un lac : bien sympa le plombier !!
A Winlaw, on a juste le temps de manger qu’une voiture s’arrête. Cette fois si, c’est un anglais qui s’arrête. Il vit aussi ici depuis quelques années. Il nous emmène jusqu'à Nelson, la grande ville du coin.
On doit marcher un peu pour sortir de la ville. Là s’arrête un van. C’est deux jeunes qui vont à une 60aine de kilomètres de la. C’est un gars et une fille qui vont rejoindre le petit copain de la fille et un autre gars pour la soirée d’halloween. Il nous propose de rester avec eux pour la soirée. On accepte car il est déjà tard, on n’est pas à la bourre et au moins on passera une nuit dedans.
Apres avoir pris un autre ferry gratuit (mais beaucoup plus long cette fois-ci) on arrive là où on doit passer la soirée. La maison est sur le flanc de la montagne qui se jette dans un lac. On rejoint les deux autres gars qui sont en train de construire une maison. On n’a pas très bien compris, mais apparemment c’est une maison « écologique » qui servira à accueillir des touristes. Ils construisent ça pour le gars qui leur prête la maison dans lequel on va passer la soirée. Pour le moment, il n’est pas là donc ils squattent et travaille ici en attendant l’ouverture des stations de ski. Et oui, en fait, ils passent tous l’hiver ici pour le ski. Ils travaillent en général à la station et passent tous leurs temps libres à skier. L’été, ils partent tous pour trouver un boulot ailleurs et puis se retrouve l’automne suivant pour une nouvelle saison.
Pour se soir, on a droit à du saumon. On descend sur la plage pour le faire cuire au feu. Ils ont fait un grand feu tout l’après midi pour avoir des braises. Ils ont aussi mis des gros cailloux à chauffer dans le feu pour le sauna qu’ils se sont bricolés. On met le saumon à cuire puis on essaie le sauna. C’est juste une sorte de tipi avec des parois faites de bâches en plastique. Ce n’est pas trop isolant surtout qu’il ne fait pas chaud dehors mais, grâce à la vapeur d’eau, on arrivera à faire monter la température à 50°C. Ensuite, on a fait un petit plongeon dans le lac (TRES FRAIS !!).
Une fois le saumon cuit, on remonte à la maison pour le manger : ça fait du bien d’enfin manger autre chose que des sandwichs et des pâtes. La soirée était plutôt sympas puis après quelques parties de billard, on est aller se coucher car il fallait se lever tôt si l’on voulait arriver à Fernie le lendemain.

Jour 12 :

Apres une petite attente, un gars s’arrête et nous prend jusqu'à Creston à 70 Km de là. Ensuite il nous faudra attendre 2h30 pour qu’un gars s’arrête mais il nous emmènera jusqu'à Fernie.
On arrive à Fernie en fin d’après-midi. On est jeudi soir et il nous faut qu’une journée pour rentrer à Lethbridge. On décide de rester le vendredi sur Fernie pour faire une ballade puis de rentrer le samedi. On cherche donc l’office de tourisme pour savoir quelle rando faire pour le lendemain.
On trouve un plan avec un chemin pour aller au Mont Proctor qui domine Fernie. On décide d’aller à la sortie de la ville a proximité de ce chemin pour passer la nuit. En y allant, deux jeunes filles s’arrêtent pour savoir si on veut un ride. On accepte mais malheureusement on ne va qu’à un kilomètre de là. On est un peu dégoûté que ça nous arrive maintenant, ça aurait été drôlement mieux quand on avait 400 km à faire !!
On continue un peu sur le chemin et on s’arrête à un bon endroit pour planter la tente et au bord de l’eau. Apres un brin de toilette, on allume vite un feu car la température commence a frôler les –10°C. Apres un bon repas et une soirée au coin du feu, on va se coucher. La nuit sera froide (la plus froide du trip) avec un –5°C dans la tente au réveil.

Jour 13 :

On réveil, on se dépêche de rallumer le feu car la température est encore bien négative. Ensuite, on cache nos affaires dans la forêt puis c’est parti pour la rando. Le début est assez dur mais ensuite on arrive sur un replat. Il y a déjà un peu de neige et les paysages sont vraiment sympas. Apres ce replat, on attaque la dernière montée vers le sommet. La haut, on prend juste quelques photos car il fait –8°C et il y a pas mal de vent.
Revenu où on a passer la nuit, on prend une petite « douche » dans le ruisseau puis on part dans Fernie trouver un pub où manger et boire quelque bières pour « fêter » la fin du trip. Comme c’est l’automne et que la station n’est pas ouverte, il n’y pas grand monde. On trouve un Pub assez sympa et on commande un gros burger !! On fait quelques parties de billard, qui est gratos puis on repart chercher un endroit ou planter la tente. On se pose à coté de la voie ferré où l’on trouve quelques arbres ou « amarrer » la tente car il y a du vent ce soir. Par contre il fait beaucoup moins froid que la nuit dernière avec seulement 4°C.
La nuit se passera bien, seulement agrémenter des coups de klaxons des trains.

Jour 14 :

C’est parti pour notre dernier jour de stop. On pense au bon repas de ce soir et à la nuit au chaud dans un vrai lit. Par contre, on espère éviter le plan loose qui serai de ne pas réussir à rentrer avant ce soir malgré qu’il nous reste que 200 Km.
A Fernie, on attend environ une heure avant qu’un gars s’arrête et nous emmène a Sparwood à 30 Km de là. C’est une ville minière (charbon) et juste à cote de la route où le gars nous a laissé, on peut voir le plus gros camion du monde. C’est pour transporter le charbon et il est vraiment énorme, on doit a peine arriver à la moitie de la roue !!
De la on attend très peu avant qu’un jeune gars s’arrête et nous emmène jusqu'à Fort Macleod. Nous revoilà dans les plaines, on retrouve les paysages plat et le vent. Maintenant Lethbridge n’est plus qu’à une petite 50aine de kilomètres.
Pendant que l’on marche pour rentrer dans la ville (il nous a posé un peu avant) un gars s’arrête. Il va à Lethbridge. Il bosse dans le coin mais a beaucoup voyagé quand il était jeune, notamment en Europe. Il gagnait sa vie en jouant de la guitare.
Il nous pose à quelques centaines de mètres de la maison. Une petite dernière marche et nous voilà arrivé en milieu d’après-midi, juste à temps pour une petite sieste.

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